Le gouvernement Bayrou pourrait « tenir jusqu’en 2027 ». C’est la prévision que fait François Hollande dans Ouest-France ce dimanche 5 janvier. Dans un entretien accordé au quotidien, l’ex-président de la République pose toutefois des conditions au maintien de l’exécutif qui a remplacé l’équipe Barnier.

Le Premier ministre devra « concède[r] des gestes significatifs à l’égard des oppositions de gauche et en faveur des Français », affirme l’actuel député de Corrèze, qui estime que François Bayrou devra impérativement rouvrir le dossier des retraites. Il sera également tenu de proposer des ajustements visant à mobiliser « les plus hauts patrimoines, les revenus les plus importants et les bénéfices les plus élevés, à un niveau plus élevé que ce qu’avait prévu le gouvernement Barnier ». Le soutien à l’hôpital public sera aussi indispensable, ajoute François Hollande.

« Si François Bayrou ne fait pas les gestes attendus – ce que je regretterais profondément –, il y aura sûrement des tentations de censure », prévient François Hollande, tout en se gardant, pour l’heure, de prendre une position personnelle ferme sur le sujet.

Un « grand Parti socialiste autonome »

L’ancien président appelle de ses vœux un rapprochement entre le Premier ministre et les forces de gauche. « Si François Bayrou se détache du RN et entame avec les socialistes, les Écologistes, les communistes, dès lors que LFI refuse le dialogue, un modus vivendi dans l’intérêt des Français est possible », défend-il, assurant qu’il ne fait « pas partie de ceux qui spéculent sur un départ anticipé d’Emmanuel Macron ».

François Hollande se montre en effet catégorique : « Quels que soient les reproches qui peuvent être adressés au président de la République – et ils sont nombreux –, il a été réélu et il doit donc terminer son mandat. Sa démission provoquerait une crise institutionnelle majeure », anticipe le socialiste.

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En attendant le prochain congrès du PS, dont il ne connaît pas la date mais qu’il aimerait voir se tenir avant l’été, François Hollande défend déjà un « grand Parti socialiste autonome ». Un parti qui, selon lui, doit être « capable d’accueillir Raphaël Glucksmann et Bernard Cazeneuve pour devenir une formation pivot ».

À propos de son ancien Premier ministre – de décembre 2016 à mai 2017 –, il affirme qu’ils restent liés « non seulement par l’amitié, mais aussi par la politique ». Selon lui, Bernard Cazeneuve, qui a quitté le Parti socialiste, en est « tellement proche qu’il peut y revenir à tout instant ». « C’est mon vœu le plus cher », affirme d’ailleurs l’ancien président.