Face à la politique offensive de Donald Trump sur les droits de douane, Claudia Sheinbaum ne plie pas. La présidente du Mexique a fait annuler les droits de douane de 25 % sur les importations en provenance de son pays. Un sursis d’un mois obtenu le 3 février grâce à une conversation téléphonique de quarante minutes avec le président des États-Unis.

En échange, elle a accepté de renforcer la frontière nord du Mexique pour mieux contrôler le trafic de drogues, en particulier le fentanyl, car Donald Trump accuse le pays de laxisme en la matière. Ce dernier a fait état d’une « conversation très cordiale » avec son homologue, offrant un terrain propice aux négociations à venir pour trouver un « accord ».

Claudia Sheinbaum montre ainsi sa capacité de compromis malgré une opposition ferme à la politique du milliardaire. Au pouvoir depuis le 1^er octobre, la personnalité et le sang-froid de la première femme élue du pays font la satisfaction des Mexicains.

Après trois mois d’exercice, sa popularité dépasse désormais celle de son prédécesseur et mentor Andrés Manuel Lopez Obrador. Selon une enquête d’opinion de la firme Enkoll, rapportée par l’AFP, 80 % des personnes interrogées approuvent « beaucoup » ou « un peu » son action.

Avancer « la tête haute » face à Donald Trump

La présidente de gauche de 62 ans, diplômée d’un doctorat en physique, avait triomphé en juin 2024 avec près de 60 % des voix. Ancienne maire de Mexico et ex-membre de l’équipe d’experts climatiques du Giec, elle est déterminée à faire prévaloir les intérêts des 130 millions d’habitants de son pays. En janvier, elle a assuré qu’elle avancerait « la tête haute » face à Donald Trump, refusant que son pays soit « subordonné » aux États-Unis.

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Lorsque Donald Trump a accusé le gouvernement mexicain d’avoir des liens avec le crime organisé, elle a dénoncé une « calomnie ». Quand le 47^e président des États-Unis a suggéré de rebaptiser le golfe du Mexique « golfe de l’Amérique », elle s’est défendue en proposant de renommer les États-Unis « l’Amérique mexicaine ». En représailles aux tarifs douaniers annoncés par la Maison-Blanche, elle avait menacé ses voisins de « mesures tarifaires et non tarifaires en défense des intérêts du Mexique ».

Au-delà de cette gestion de la diplomatie avec les États-Unis, plusieurs défis attendent Claudia Sheinbaum : celui de la lutte contre le narcotrafic dans un pays où plus de 80 homicides sont commis chaque jour et celui des féminicides alors que dix femmes sont quotidiennement assassinées au Mexique, selon l’ONU. Lors de son élection, la présidente avait promis une « impunité zéro ».