Santa Maria de la Incarnación (République dominicaine) est la plus vieille cathédrale d’Amérique. Entamée dès 1512, la construction de cette église dominant l’anse où Christophe Colomb jeta l’ancre en décembre 1492, s’est étalée sur près de trente ans. Son plan s’inspire de celui de la cathédrale de Séville. L’une de ses quatorze chapelles a abrité le tombeau du « découvreur » du Nouveau Monde jusqu’à la prise de l’île d’Hispaniola par les Français en 1795. La dépouille de Colomb a alors été transférée à Cuba avant de rejoindre l’Espagne en 1898.

Métropolitaine de Buenos Aires (Argentine)

Ne pas se fier à son allure de temple grec ! Cette réplique du Palais-Bourbon, qui domine la plaza de Mayo, dans le centre de Buenos Aires, est bien une cathédrale. Elle abrite un autre héros latino-américain : le « libérateur » José de San Martin qui combattit l’Espagne pour l’indépendance du Pérou, du Chili et de l’Argentine. Depuis 1880, deux soldats gardent son mausolée « façon Buckingham Palace ». Le chœur de l’église est plus ancien : il date de 1692.

National Cathedral de Washington (États-Unis)

C’est un peu le Westminster américain. Ici sont organisées, à intervalle régulier, les funérailles des présidents des États-Unis (Reagan, Ford, Bush père). Eisenhower y a d’ailleurs eu, un moment, un tombeau avant que sa famille ne décide de rapatrier son corps au Kansas où il repose aux côtés de son fils, décédé d’une scarlatine à l’âge de 3 ans.

L’Assomption de Mexico (Mexique)

Dédiée à la Vierge, la plus ancienne cathédrale mexicaine a été édifiée à partir de 1573 à l’emplacement d’une précédente église remontant à 1524, elle-même construite dans l’enceinte sacrée du plus grand temple de la capitale aztèque, Tenochtitlan. Son chantier s’est étalé sur deux siècles ce qui explique la multiplicité des styles architecturaux de sa façade : baroque, gothique et néoclassique. Sa construction s’est achevée en 1813. Sa spécificité (outre sa taille, près de 8 000 m², ce qui en fait la plus vaste église d’Amérique latine), c’est son orientation nord-sud et non est-ouest imposée par la présence de nappes d’eau souterraines.

Saint-Jean-le-Théologien de New York (États-Unis)

Selon le livre des records, c’est la plus grande cathédrale au monde (et pour une raison simple : Saint-Pierre de Rome et Notre-Dame de la Paix à Yamoussoukro ne sont que des basiliques). Débuté en 1892, l’édifice dessiné par les architectes George Lewis Heins et Christopher Grant LaFarge, n’a été achevé qu’en… 1979 ! Dans sa nef, des chapelles dédiées respectivement à des saints danois, allemand, britannique, français, italien, espagnol, asiatique et africain rappellent les principaux groupes ethniques qui passèrent par Ellis Island au XIX^e siècle.

Cuzco (Pérou)

L’église-mère de l’un des plus anciens diocèses du Pérou a été fondée en 1534, soit un an seulement après la prise de la ville par les soldats de Pizarro. La cathédrale actuelle, dont la première pierre a été posée en 1559, adopte un plan traditionnel en croix latine. Sa silhouette massive (et trapue) tient au fait que ses constructeurs ont recouru aux blocs prélevés sur la forteresse inca de Saksaywaman.

San Augustine (États-Unis)

C’est la plus ancienne paroisse toujours en activité en Floride. Établie en septembre 1565, en Floride, par Don Pedro Menendez de Aviles (le territoire relevait à l’époque de la couronne espagnole), l’église originale dédiée à Saint-Augustin a été ravagée lors d’une attaque du pirate Francis Drake en 1586. Reconstruite plusieurs fois depuis cette date, elle conserve un charme latin qui lui vaut d’être inscrite aux monuments historiques américains (National Historic Landmark).

San Juan Bautista (Porto Rico)

La cathédrale Saint-Jean-Baptiste a fêté son 500^e anniversaire en 2021. D’abord construit en bois et doté d’un toit de chaume, un premier édifice a été emporté par un ouragan peu de temps après son inauguration. Rebâtie en pierre à partir de 1529, la basilique actuelle abrite les reliques du pape Pie I^er (mort vers 154 à Rome) offertes par le Vatican en 1976. Y repose également la dépouille du conquistador Juan Ponce de León, décédé en 1521.

Notre-Dame de La Plata (Bolivie)

Construite entre 1559 et 1712, la cathédrale de la capitale bolivienne est dédiée à la Vierge de Guadalupe qui, selon la tradition catholique sud-américaine, serait apparue au Mexique en 1531. Au XVII^e siècle, des fidèles ayant fait fortune dans l’industrie minière ont offert au diocèse plus d’un millier de manuscrits musicaux exceptionnels. Parmi eux, figurent des partitions du VII^e au IX^e siècle. Cette collection, l’une des plus riches du continent, a été classée au titre de patrimoine mondial de l’Unesco.

Assomption (Chili)

Le 27 juin 1561 était créé le diocèse de Santiago du Chili, issu d’une scission avec les archidiocèses de Lima (Pérou) et de La Plata (Bolivie). La ville s’est alors dotée de sa première cathédrale (inaugurée en 1566) en remplacement de l’ancienne « iglesia mayor » qui servait jusqu’alors aux besoins de la communauté paroissiale. L’édifice a été reconstruit à deux reprises aux XVII^e et XVIII^e siècles après avoir été mis à bas par de violents séismes.

Cathédrale orthodoxe d’Alaska (États-Unis)

À Découvrir

Le Kangourou du jour

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À ceux que pourraient étonner la présence en Alaska d’une cathédrale orthodoxe dans le plus pur style russe, rappelons que ce territoire a été sous le contrôle du tsar jusqu’en 1867. Fondée cinquante ans avant que Washington ne rachète l’Alaska à Saint-Pétersbourg, la basilique de l’Ascension rappelle le souvenir d’Ivan Evseyevich Popov, devenu missionnaire des terres australes sous le nom de Jean Veniaminov. Ce religieux, devenu métropolite de Moscou en 1868, a été canonisé par l’Église orthodoxe en 1977. Il est désormais révéré sous le nom de Saint-Innocent de l’Alaska.

Christ the light à Oakland (États-Unis)

Lorsque la cathédrale Saint-François de Sales a été détruite par un tremblement de terre en 1989, le diocèse de Californie a décidé de se lancer dans l’édification d’un bâtiment ultramoderne en lieu et place de l’ancien bâtiment de bois inauguré en 1893. C’est l’architecte Craig W. Hartman qui s’est vu confier le soin d’imaginer ce monument en forme de calice (certains diront de centrale nucléaire). D’immenses baies vitrées éclairent douze cryptes souterraines abritant les dépouilles des évêques qui se sont succédé sur place depuis la ruée vers l’or.