Connaissez-vous Sirsoe methanicola, le ver de glace ? publié par Le Point – Toute l’info en continu le
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Titre exacte donné par le journal était: Connaissez-vous Sirsoe methanicola, le ver de glace ?
Information et contenu publiés :
Famille : Hesionidae
Taille : de 2 à 4 centimètres
Profondeur : entre 500 et 800 mètres
Un étrange phénomène se produit quelquefois dans les écosystèmes si singuliers des sources froides : la formation de glace. Enfin, ce n’est pas vraiment de la glace, mais cela y ressemble fortement. Ces formations blanches, à l’apparence cristalline, sont constituées d’une cage de glace dans laquelle est piégé le méthane ; c’est pourquoi elles portent le nom d’hydrates de méthane.
Impressionnants, ces composés s’enflamment dès qu’ils entrent en contact avec l’oxygène. On les trouve dans les fonds marins et aussi dans le pergélisol ou permafrost, le sol gelé en permanence des régions arctiques.
À LIRE AUSSI À la rencontre du Macropinna microstoma, le poisson revenantUn joli ver a choisi cette glace comme refuge. Sirsoe methanicola est son nom. La petite créature n’a été découverte qu’en 1987 dans les eaux profondes du golfe du Mexique, au large de La Nouvelle-Orléans, par 800 mètres de fond. C’est là que les scientifiques embarqués à bord du sous-marin de l’agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (National Oceanic and Atmospheric Administration, NOAA) ont repéré des émissions de gaz et d’immenses monticules d’hydrates de méthane.
Deux rangées d’appendices en forme de rames
Dans ce paysage insolite, l’observation de vers par dizaines a suscité une grande émotion au sein de l’équipe de l’université Penn State aux États-Unis. Elle découvre que la surface jaune et blanc de la glace est parsemée de trous et que chacun abrite un ver ! Dodus, rose et blanc, ces animaux rampants utiliseraient leurs deux rangées d’appendices en forme de rames pour se déplacer sur la surface alvéolée de la glace. Ils seraient friands de microorganismes, se nourrissant des bactéries méthanotrophes présentes à la surface des cristaux.
Selon une autre hypothèse, ils pourraient aussi vivre en symbiose avec des microorganismes. Outre cet étrange habitat, des expériences en laboratoire montrent que Sirsoe methanicola pourrait survivre plus de 96 heures sans oxygène. Petit, donc, mais étonnamment résistant !
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Cet article est issu du livre Atlas des abysses de Jozée Sarrazin et Stéphanie Brabant, éditions Arthaud, octobre 2024, 135 pages, 25 euros.
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