Le gouvernement Barnier a-t-il encore un avenir ? Pour tenter de survivre et de faire adopter le budget, depuis longtemps au centre de l’attention, Michel Barnier reçoit, à partir du lundi 25 novembre, les chefs des groupes parlementaires d’opposition de la gauche et de l’extrême droite. Ces derniers font peser la menace de la censure, qui, si elle devenait réalité, aurait des conséquences sur le budget. « On prend le risque d’un scénario à la grecque », alerte Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement, dans une interview accordée au Parisien.

Si cette dernière dit ne pas vouloir « agiter le chiffon de la peur », elle lance un appel aux oppositions pour que la censure ne soit pas votée. « Qui veut offrir, comme cadeau de Noël aux Français pour 2025, un déficit à plus de 7 % et des taux d’intérêt qui s’envolent ? », interroge-t-elle. Maud Bregeon assure également qu’une censure « serait synonyme d’un affaiblissement durable du pays, à tous les étages ».

« Rien n’est figé »

Pour ouvrir le bal, le Premier ministre recevra lundi matin, Marine Le Pen. La cheffe de file des députés du Rassemblement national a posé ses conditions : il n’y aura pas de censure si le gouvernement ne touche pas au pouvoir d’achat des Français. Un sujet qui « n’est pas la chasse gardée du Rassemblement national », précise Maud Bregeon, qui met en avant les mesures visant à « protéger les retraités les plus modestes ».

« Notre porte est ouverte », poursuit la porte-parole, qui précise que les demandes du RN ne sont « ni illégitimes, ni infondées ». « Rien n’est figé », assure-t-elle au Parisien.

La responsabilité du PS « est immense »

Lundi, à 17 h 15, c’est Mathilde Panot, présidente LFI à l’Assemblée nationale, qui sera reçue par Michel Barnier. Mais Maud Bregeon n’attend pas grand-chose de ce rendez-vous. « Pour dialoguer, il faut être deux », lâche-t-elle, regrettant la motion de censure déposée par le parti « avant même que les débats budgétaires ne commencent ».

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C’est donc vers les alliés de LFI, et notamment le Parti socialiste, que la porte-parole du gouvernement préfère se tourner. « Leur responsabilité est immense », explique-t-elle. « Il ne tient qu’à eux de sortir de leur soumission à Jean-Luc Mélenchon et de venir autour de la table. Je sais que certains y sont prêts », fait-elle valoir. Boris Vallaud, président des socialistes à l’Assemblée, et Patrick Kanner, président du groupe au Sénat, seront, eux, reçus mercredi après-midi par le Premier ministre.

Un vote sur une motion de censure pourrait intervenir dans la deuxième quinzaine de décembre lorsque le gouvernement aura recours à l’article 49.3 de la Constitution, comme c’est probable faute de majorité, pour faire adopter sans vote le budget de l’État.