Après la canicule de ces derniers jours, le temps a tourné à l’orage, mercredi 25 juin. Quarante-quatre départements avaient en effet été placés en vigilance orange dans la soirée pour les orages, après sept jours d’une écrasante et précoce vague de chaleur nationale. Météo-France avait déclenché ces niveaux d’alerte de la population « compte tenu du risque de phénomènes violents associés [grêle, rafales, fortes pluies et forte activité électrique] ». Le moins que l’on puisse dire, c’est que le risque s’est confirmé.

Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes ont partagé des images des grêlons tombés, comme dans les Hautes-Pyrénées ou les Landes, où ils mesuraient six, voire dix centimètres de diamètre. Des grêlons (ou de la grêle) se forment dans la colonne d’ascendance créée par les courants ascendants et descendants entre la base, chaude et humide, et le sommet très froid du nuage.

« Les grêlons se développent à l’intérieur du nuage par dépôts successifs de glace sur ces noyaux glaçogènes, avant de tomber au sol sous forme d’averses de grêle. Il arrive souvent que les grêlons fusionnent entre eux pour donner des particules encore plus grosses. » En début de soirée, de nombreuses zones du pays ont également été frappées par des orages dits supercellulaires. Ils se forment dans la conjugaison de courants d’air chaud et ascendant et des vents tournants en altitude.

Paris pas épargné

Ce qui peut donner cet aspect cylindrique au nuage, qui a eu de quoi effrayer les internautes, comme à Saint-Antonin, dans le Gers, où des arbres et des lignes électriques ont été déracinés par le phénomène météorologique. Dans le Centre-Val de Loire aussi, une « supercellule a donné de la grêle et de bonnes bourrasques de vent à Vatan », a également rapporté l’Association Météo Centre-Val de Loire. Dans les Lanes, des rafales à 85 km/h ont même été enregistrées.

Et si le nord et l’est s’estimaient bien tranquilles en début de soirée et auraient pu penser passer entre les gouttes, bien mal leur a pris. Les orages se sont décalés vers l’Est et Paris et sa banlieue ont été touchés aux alentours de 21 heures. « Des rafales jusqu’à 90 km/h, jusqu’à 112 km/h au sommet de la tour Eiffel », a souligné Météo Nord Parisien sur X. La tour Eiffel qui disparaît dans les nuages, des rues et des stations de métro inondées, balayées par des vents violents, une température qui chute de dix degrés en l’espace de vingt minutes…

Le haut lieu de la représentation française, l’Assemblée nationale, n’a pas non plus été épargné, comme l’a partagé le Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, sur son compte X. Le trafic a été perturbé sur les RER B et D et les accès à quelques stations de métro ont été fermés en raison d’inondations, selon la SNCF et la RATP. Les pompiers ont dû intervenir dans la capitale et ses alentours une quarantaine de fois environ, pour dégager des arbres ou des branches tombés sur les routes, a déclaré la Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris à l’Agence France-Presse.

« Une baisse notable des températures jeudi »

Et, malheureusement, le pays a dû se réveiller ce jeudi 26 juin au matin en comptant ses dégâts, mais aussi ses morts. En Mayenne, les intempéries ont causé la mort d’un homme de 59 ans. Il conduisait un quad lorsqu’il a percuté un arbre tombé sur la route à cause du vent. Un adolescent de 12 ans a également été tué par la chute d’un arbre près de Montauban, a indiqué à l’AFP la directrice de cabinet du préfet de Tarn-et-Garonne, Bénédicte Martineau.

Le département de l’ouest de la France a été touché par des coupures massives de courant : 3 500 foyers ont été privés d’électricité, selon Enedis. Météo-France attend « une baisse notable des températures jeudi, après cet épisode pluvio-orageux », alors que le pays a connu d’importants épisodes de chaleur. « Les fortes chaleurs ne concerneront plus alors que le pourtour méditerranéen », précise l’organisme.